Le Japonisme est le nom que l’on donne à l’engouement pour le Japon dans les arts décoratifs à la fin du XIXème siècle. Ce terme a été employé pour la première fois en 1872 par le critique d’art Philippe Burty (1830-1890). Avec le recul, il est possible de circonscrire temporellement ce mouvement de la fin du XIXème au début du XXème siècle.
L’engouement pour le Japon s’explique notamment grâce à l’effet de surprise et de rareté : en effet, ce pays fut très longtemps fermé au commerce international. Son ouverture au reste du monde à la fin du XIXème siècle a suscité un intérêt massif, corroboré par quelques marchands et collectionneurs qui participèrent largement à sa diffusion, de plus en plus prégnante dans les arts décoratifs et le mobilier, entraînant corrélativement un effet de mode pérenne pendant plusieurs années. La passion pour ce pays fut tellement forte qu’elle fut un véritable catalyseur dans tous les arts en général.
L’année 2018 qui vient de s’achever fut l’année de la célébration du 150ème anniversaire du Traité de paix, d’amitié et de commerce entre la France et le Japon et nous offre l’occasion de replonger sur la naissance d’une idylle entre le Japon et la France au XIXème siècle.
Le Japon, histoire d’une péninsule isolée
Le Japonisme dans l’art ne se conçoit pleinement qu’en prenant la mesure de l’histoire géopolitique du Japon et de ses relations avec les autres nations, notamment occidentales. Les premiers contacts entre l’Occident et l’archipel se produisent à l’initiative des portugais, dès 1543. Leur présence est suivie par celle d’autres européens, notamment des missionnaires jésuites comme Saint François-Xavier qui établissent et pérennisent un commerce fructueux pour le compte du Portugal.
Si les étrangers sont d’abord plutôt tolérés, rapidement les japonais prirent l’habitude d’appeler les étrangers « Naban », littéralement « barbare du Sud », un terme fort qui traduit l’estime décroissante des japonais pour les étrangers. Les premiers temps de la cohabitation se passent de façon relativement paisible et le commerce ainsi que les échanges culturels entre le Japon et l’Occident sont denses. A cette époque, on voit même apparaître un art indo-portugais, aussi parfois appelé ou rapproché de l’art Naban, né du métissage de ces différentes influences.
Pourtant le christianisme grandissant finit par inquiéter les populations japonaises, qui ne souffrent plus la présence de ces barbares qui leur paraissent indignes de leurs cultures, de leurs traditions et si peu sophistiqués. Le christianisme est interdit à partir de 1613 et de violentes répressions s’abattent sur les chrétiens dès le début du XVIIème siècle. Le Japon finit par se fermer progressivement aux européens 1 et en 1650, les chrétiens ainsi que la quasi-totalité des étrangers, sont passibles de la peine de mort, tout comme les japonais qui souhaitaient quitter l’archipel.
Ainsi, pendant près de deux siècles, le Japon est, à de rares exceptions près avec le Pays-Bas et la Chine, isolé. Ce sont les américains qui tentent de percer cette autarcie, par la force, en 1853. L’entreprise initiée par le commodore Matthew Perry aboutit finalement à la Convention de Kanagawa en 1854, qui autorise le ravitaillement des bateaux américains dans deux ports japonais. S’en suivent les traités commerciaux dit Ansei, entre les Etats-Unis, puis quatre autres pays européens, et notamment la France, avec la signature, le 9 octobre 1858, du Traité d’amitié de commerce entre la France et le Japon. Ultérieurement, en 1868, un coup d’état renverse à la fois le régime shogunal et la féodalité. L’empereur du Japon Mutsu Hiro (1852-1912) transfère alors la capitale à Edo, rebaptisée Tokyo, et décide de faire de son pays « une nation moderne en prenant modèle sur le monde occidental » 2. Le Japon est prêt pour partir à la conquête de l’Occident !
L’ouverture de la culture nippone à l’Occident
Si une petite délégation japonaise, essentiellement shogunale, se rend à l’Exposition Universelle de Londres en 1862, elle n’y participe que d’une façon quasi-passive puisqu’elle ne prend pas une part active aux expositions. En effet, les pièces japonaises présentées appartiennent au premier consul général de Grande-Bretagne au Japon, Sir Rutherford Alcock 3.
C’est véritablement l’Exposition Universelle de Paris de 1867 qui marque pour le Japon la première participation à un événement international majeur. On y trouve différents pavillons construits sur le Champs-de-Mars et notamment un où des geishas reproduisent la fameuse cérémonie du thé pour les visiteurs. De nombreux exposants japonais obtiennent des médailles, d’honneur d’or ou d’argent * et les critiques d’art ne cessent de louer cette nouvelle nation qu’ils trouvent même supérieure à la Chine qui les avait tant fait rêver !
L’édition parisienne de 1878 ne fera que confirmer le franc succès japonais déjà rencontré en 1867 : sabres, armes à feux, thé, épices, éventails, estampes, petits objets et mobilier à la mode du Japon sont omniprésents ! Le succès ne faiblit pas lors des éditions parisiennes de 1889 et surtout en 1900. Une fascination pour le Japon se met véritablement en place et la mesure de l’importance occupée par le Japon dans les Expositions Universelles est un véritable indicateur. En effet, ces manifestations sont « à la fois miroir du goût et stimulant industriel, elles sont essentielles au développement commercial » 4 et sont des acteurs à part entière dans la construction de cette mode.
Un autre facteur intervient dans la diffusion de cet art japonais : il s’agit du rôle des collectionneurs et des mécènes. Parmi eux, l’incontournable marchand et collectionneur Siegfried Bing (1838-1905), marchand à Paris, qui réalise tôt son premier voyage au Japon dans les années 1880 et ouvre trois nouveaux points de vente dans Paris en plus de son magasin initial au 19 rue Chauchat : Fantaisies japonaises ; il s’implante même directement au Japon en 1887 à Yokohama et Kobe. Son rôle est capital car il prête de nombreux objets lors des Expositions Universelles et a à cœur de développer la pédagogie autour de la culture et des savoir-faire techniques japonais. Il permet notamment aux élèves du Conservatoire des Arts et Métiers d’accéder à ses œuvres. Il créé également une revue, Le Japon artistique, et participe à des expertises et à l’élaboration d’ouvrages spécialisés. Il est l’un des acteurs principaux lors de la pleine montée du Japonisme à la fin du XIXème siècle, un des catalyseurs de l’engouement et, paradoxalement, un des premiers à sentir le vent tourner au profit de l’Art Nouveau 5.
Un autre marchand d’importance, d’origine japonaise, Hayashi Tadamasa 6, joue également un rôle majeur dans la commercialisation et l’approfondissement des connaissances sur le Japon. Et sans être nécessairement marchands, de nombreuses personnalités de l’époque, critiques d’art ou même artistes, sont des japonistes invétérés comme Philippe Burty, Théodore Duret, Emile Guimet, Isaac de Camondo, les frères Goncourt, Joris-Karl Huysmans, Guy de Maupassant, Louis Gonse ou encore James Mc Neil Whistler et James Tissot 7 !
L’interpénétration du Japonisme dans l’art
Parmi ces collectionneurs du Japonisme, on trouve de nombreux artistes et artisans. Très visible dans les expositions et les collections, le Japonisme finit nécessairement par s’intégrer et se mélanger à l’art occidental. Concrètement, le domaine dans lequel il est le plus aisé de percevoir cette acclimatation est celui des arts graphiques, notamment grâce à l’impact très fort de l’estampe japonaise, avec les deux maîtres absolus en la matière, Utagawa Hiroshige (1797-1858) et surtout Katsushika Hokusai (1760-1849).
En proposant une nouvelle vision poétique des paysages, un nouveau traitement de la perspective et de l’organisation spatiale, une réflexion différente sur les formes et la complémentarité des couleurs, les estampes japonaises s’immiscent dans la peinture 8, la libérant de son carcan réaliste.
Dans les arts décoratifs, la céramique et la production d’objets, les estampes, mais aussi plus largement l’architecture, la culture nippone mais aussi son répertoire décoratif, sont des influences majeures qui amènent un renouveau important et totalement perceptible. A titre d’exemple, la première manifestation du Japonisme dans les arts décoratifs est le service de table en porcelaine de Félix Bracquemond commandé par Eugène Rousseau en 1866 9 qui montre la première synthèse entre une forme encore très occidentale, calquée sur les formes du style Louis XV, et un décor inspiré des albums japonais d’Hokusai et Hiroshige, récemment découverts en France. Le peigné bleu vif des bordures, qui encadre des animaux et des plantes inspirés du Japon, génère une disposition proche du pastiche oriental qui, d’une certaine manière, rend accessible et tempère des motifs et un cadrage encore difficilement appréhendable pour un public non averti. 10
1.James Tissot, La japonaise au bain, 1864
2.Claude Monnet, La japonaise, 1876
3.René Lalique, Peigne aux ombelles, vers 1897-1898, ©Photo Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
4.Baccarat, Vase en cristal gravé, vers 1870, ©Photo Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
5.Barluet et cie, Creil, Vase au martin-pêcheur, vers XIXème siècle ©Photo Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance
6.Félix Bracquemond, Creil, Lebeuf Millet et Cie, Service Rousseau, Assiette plate, 1866 ©Photo Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance.
7.Emile Gallé,Vase soufflé à la libellule et papillons, 1887 ©Photo Les Arts Décoratifs, Paris/Jean Tholance.
Le Japonisme dans le mobilier
La peinture et une majeure partie des arts décoratifs ont subi une profonde transformation au contact de l’art japonais ; si l’on considère le mobilier comme une entité légèrement différente des arts décoratifs, précisons tout de suite qu’elle n’est pas non plus restée de marbre face à cette nouvelle mode.
Une première difficulté apparaît spécifiquement pour le mobilier : lorsque l’on pense au Japon dans ce domaine, on envisage bien souvent le travail de la laque. En effet, tout comme les chinois, les japonais maîtrisent depuis bien longtemps l’art de la laque. Si le pays a rapidement fermé ses portes et est devenu difficile d’accès, certains artisans de talents comme Bernard II Van Riesen Burgh (1700-1760) plus connu sous le nom de B.V.R.B., utilisaient déjà parfois des panneaux de laque japonaise. Ces panneaux provenaient de meubles exportés avant la fermeture, pendant les périodes de troubles politiques en Chine dans les années 1640, ou exportés ultérieurement en infime quantité par les rares personnes pouvant commercer avec le Japon, comme les hollandais. Les marchands-merciers, et notamment Herbert, se firent une spécialité de dépecer ces meubles et de revendre les panneaux pour en créer de nouveaux ; on sait également que Lazare Duvaux, marchand-mercier principal de Mme de Pompadour, le pratiqua également.
C’est ainsi que l’on retrouve, en partie centrale de la commode de BVRB pour Marie Lezcinska (1703-1768), livrée en 1737 pour le cabinet de retraite du château de Fontainebleau (n° d’inventaire OA11193), un panneau de laque du Japon dans son écrin de bronzes ciselés et dorés, complété de Vernis Martin 11 pour pousser l’illusion jusqu’au bout.
Cette première importation d’un savoir-faire reste ténue et garde d’ailleurs des accents européens : la forme générale des bâtis des meubles reste fondamentalement occidentale, puisque par exemple pour cette commode chantournée à deux tiroirs sans traverse, à la façade légèrement galbée et aux côtés s’évasant en arrière, la forme était déjà utilisée par Charles Cressent 12 qui affectionnait particulièrement le travail de frisage, sans rapport donc avec le laque. Enfin, et peut-être surtout, au XVIIIème siècle, le vocable « chinoiserie » englobe tout ce qui peut provenir de la Chine… mais aussi du Japon, même simplement inspiré 13. Tout restait donc à faire.
Si une partie de la production japonaise, comme le laque donc, est déjà connu en Europe avant l’apparition véritable du Japonisme, un changement idéologique s’opère au XIXème siècle : le Japon n’est plus considéré comme une simple annexe de la culture chinoise et des chinoiseries du XVIIème siècle mais commence à exister à part entière. Il arrive également à un moment opportun dans l’histoire de la création du mobilier puisqu’il apporte un véritable souffle particulièrement novateur sur une production éclectique en cette fin du XIXème siècle qui ne cesse de se retourner sur les styles passés en les revisitant. Même si de ces mélanges et réinterprétations, de nouvelles formes et idées émergent, le Japonisme néanmoins, offre une solution plus définitive. Son impact est pluriel : il va transcender les formes et révolutionner les matières, et s’exprimer sous une pluralité d’objets aux influences plus ou moins extrême-orientales.
Les modalités et l’impact de la montée du Japonisme sont parfaitement résumés dans les propos de Jacqueline du Pasquier reproduits ci-après :
« Ainsi, contrairement à la chinoiserie qui fut « une pure émanation de la tradition occidentale » (cf. Alain Gruber, l’Art décoratif en Europe, Classique et baroque, p.227), héritée d’un Orient plus ou moins fantasmagorique, le Japonisme a comme point de départ une approche, beaucoup plus concrète et immédiate qu’elle ne pouvait l’être au XVIIIème siècle, d’un pays jusque-là, et depuis plus de deux siècles, replié sur lui même, c’est-à-dire à peu près totalement inconnu et mystérieux. Le choc de la découverte n’en a que plus de résonance. Une autre particularité de ces nouvelles relations est-ouest tient au fait que, dès le départ, les japonais sont bien déterminés à ne pas être traités en colonie de l’Occident comme c’est alors le cas pour la Chine » 14.
Si les modalités du Japonisme sont donc nouvelles, les conséquences sur la production mobilière rappellent les engouements précédents pour les chinoiseries et les turqueries du XVIIIème siècle. Le collectionneur ou l’amateur digne de ce nom doit pouvoir meubler entièrement une pièce à la façon du Japon pour faire voyager ses hôtes. Des ébénistes et des maisons tels que Gabriel Viardot, Duvinage et Giroux, Edouard Lièvre, La Maison des Bambous de Perret et Vibert, se feront une spécialité de ce mobilier d’un nouveau genre, qui connaîtra d’ailleurs un tel succès qu’il sera rapidement produit en une quantité suffisante, favorisé par la progression de l’industrialisation, de telle sorte qu’une majorité de la bourgeoisie pouvait se meubler à la façon du Japon et qu’une large production variée a éclos dans de nombreux ateliers à la fin du XIXème siècle.
Quelques exemples de créateurs de meubles :
Fiche sur l’ébéniste Gabriel Viardot. Pour la télécharger, cliquez ici ou sur l’image.
Mais aussi…
Objets présentés :
1. Christofle & Cie, Vase-Torchère, Email cloisonné et bronze doré, 1874, MAD ©Paris, MAD / Jean Tholance
2. Edouard Lièvre (aut.), Ferdinand Barbedienne (bronzier), Masayoshi (bronzier), Jardinière, bronze, vers 1870 MAD ©Paris, MAD / Jean Tholance
3. Veuve Ferdinand Duvinage, ancien magasin Alphonse Giroux à Paris, Cabinet en palisandre, marqueterie d’ivoire et bois divers à cloison métalliques et bronze coloré (« mosaïque combinée »), vers 1878, Paris, Musée d’Orsay
4. Emile Gallé, Etagère en noyer mouluré et sculpté, marqueterie de bois divers et bronze patiné, 1894, Nancy, Musée de l’école de Nancy
5. Edouard Lièvre, Edouard Detaille (peinture), Meuble à deux corps en palissandre de Rio, ébène des Indes, bronze doré et fer gravé incluant une peinture, 1877, Paris, Musée d’Orsay
Comme précédemment évoqué, le Japonisme est à la fois une solution quasi-providentielle dans une période de crise des arts décoratifs, mais aussi une sorte d’aboutissement. Avec lui, c’est la fin d’une période; il permet une transition vers les nouvelles zones d’attractivité et de recherche plastique, formelle et plus largement artistique qui animent le début de XXème siècle.
Il est ainsi évident que le répertoire décoratif japonais, ainsi que la découverte de nouvelles formes, matières, couleurs ont eu un rôle de premier plan dans l’élaboration de l’Art Nouveau mais aussi, parfois de façon moins évidente, dans toutes les recherches artistiques de différents courants et secteurs de l’art. L’écho de ce mouvement se prolonge durant de nombreuses années de façon plus ou moins perceptible, notamment dans les réalisations de l’architecte américain Frank Lloyd Wright (1867-1959) ou dans les années 1920 avec la céramique de l’anglais Bernard Leach (1887-1979), connu pour avoir fait un pont entre l’Orient et l’Occident.
Aujourd’hui encore de nombreux artistes et artisans se sentent concernés et imprégnés, de façon protéiforme par un ou plusieurs aspects de l’art japonais.
Avec ces toiles aux motifs animaliers et végétaux, à fond d’or, l’artiste français contemporain Thibault nous propose des œuvres très personnelles et décoratives qui ne sont pas sans rappeler une perspective et une linéarité inspirées des dessins japonais et les couleurs chatoyantes de byobû (paravent japonais) à fond d’or de la période Edo.
Le Japonisme chez JLF
NOTES
↑1 En effet, le shogunat tout puissant de la dynastie des Tokugawa mena une forte politique isolationniste.
↑2DU PASQUIER J., « Japonisme », in GRUBERT A. L’art décoratif en Europe, du Néoclassicisme à l’Art Déco, Citadelles & Mazenot, 1994, Paris, p .204
↑3Ibid, quelques centaines de porcelaines, bronzes et estampes de sa collection personnelle.
↑4Ibid. p.205
↑5En 1895, il rebaptise ses locaux « L’Art nouveau ». Véritable visionnaire des tendances, Bing avait toujours su rester ouvert, notamment en exposant différents artistes tels que les Nabis, Claudel, Signac, Munch en parallèle de sa passion pour le japonisme. Cette polyvalence lui permit d’être attentif au véritable renouveau artistique émergent de cette période charnière et de réussir la transition avec l’Art Nouveau.
↑6Hayashi Tadamasa(1853-1906) né Nagashi Shigeki fut l’un des plus importants marchand d’art japonais à Paris durant la seconde moitié du XIXème siècle. Associé à Wakai Kanesaburo, ils ouvrent leur boutique Wakai Hayashi au 7 rue d’Hauteville puis déménagent au 65 rue de la Victoire, à proximité de Siegfried Bing qu’ils concurrencent d’ailleurs directement. Hayashi Tadamasa joua, comme Siegried Bing, un rôle important dans l’accroissement de la notoriété du Japon et l’approfondissement des connaissances qui lui sont relatives à travers ses commissariats d’exposition, ses traductions, les conférences qu’il anima et son rôle d’expert.
↑7Siegfried Bing sera d’ailleurs nommé expert des ventes successorales des japonaiseries de Philippe Burty et Edmond de Goncourt après leur décès. La boucle est bouclée entre les amateurs d’art japonais, et la place nous manque malheureusement ici pour tous les citer.
↑8Claude Monet collectionnait les estampes et il revêtit sa femme d’un Kimono pour peindre La japonaise en 1876. Van Gogh également grand collectionneur, confie à son frère Théo dans une lettre du 15 juillet 1888 « Tout mon travail est un peu basé sur la japonaiserie… » et il ne cesse de peindre des ponts, comme Hokusai. Encore dans le travail de Mary Cassatt, les influences sont perceptibles.
↑9Le service est présenté pour la première fois à l’Exposition Universelle de Paris de 1867 et aux éditions successives. Il est refait plus de 80 fois et seul l’épuisement des gravures interrompit sa production. Cf DU PASQUIER J., op.cit., p.255 ;
↑10Ibid.
↑11Vernis à base de copal utilisé pour imiter les laques de Chine et du Japon, mis au point par les frères Martin en 1728 et présent sur de nombreux meubles d’excellente facture, comme sur la commode recouverte de Vernis Martin bleu et blanc pour Madame de Mailly, commandée et livrée au Château de Choisy par le marchand-mercier Hébert et réalisée par l’ébéniste Mathieu Criaerd en 1742(REF : Musée du Louve, OA11292).
↑12BARBIER M., Notice de la Commode Inv : OA11193 sur le site du Musée du Louvre URL = https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/commode-3 consulté le 7/02/2019
↑13À ce propos cf DU PASQUIER J., op. cit., p.197
↑14Ibid. p.204
SOURCES
ALCOUFFE D., DION-TENENBAUM A., LEFEBURE A., Le Mobilier du Musée du Louvre, Paris, 1993, t. 1, pp. 140 – 143.
DUCHESNE DE BELLECOURT G., « L’exposition Chinoise et Japonaise », Revue des deux mondes, 1er août 1967, Paris, pp.722-742
Exposition universelle de 1867 à Paris, Catalogue Officiel Des Exposants Récompensés Par Le Jury International, Dentu, 2e édition, revue et corrigée, Paris, 1867., p.12
DU PASQUIER J., « Japonisme », in GRUBERT A. L’art décoratif en Europe, du Néoclassicisme à l’Art Déco, Citadelles & Mazenot, 1994, Paris, pp.197-287
LEDOUX-LEBARD D., Le mobilier français du XIXeme siècle, Dictionnaires des ébénistes et des mensuisiers, Tome I & II, Les editions de l’Amateur, 1984,1989, Paris
MONTANI P., « Exposition Universelle – Les habitations japonaises », Le Monde Illustré, 28 Septembre 1867, p.198
Webographie
BARBIER M. Notice de la Commode Inv : OA11193 sur le site du Musée du Louvre URL = https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/commode-3 consulté le 7/02/2019
BARBIER M. Notice de la Commode Inv : OA11292 sur le site du Musée du Louvre URL = https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/commode-6 consulté le 7/02/2019
Site du Musée des Arts Décoratifs, URL = https://madparis.fr/ consulté le 7/02/2019
Bibliothèque Nationale de France, ressources sur Gallica et notamment les dossiers sur les expositions universelles URL = https://gallica.bnf.fr/html/und/asie/aux-expositions-universelles# consulté le 7/02/2019
Site du Musée de l’Ecole Nancy , URL = http://www.ecole-de-nancy.com/web/index.php?page=presentation-men, consulté le 7/02/2019